Anesthésie


Ombredanne (1)

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En 1801 Michael FARADAY, un élève de Davy, redécouvrit l'effet anesthésiant des vapeurs d'éther, un effet décrit au 16ème siècle par PARACELSE. Ce n'est qu'en 1842 que Crawford W. LONG (1815-1878), un médecin généraliste américain de Jefferson, réalisa la première intervention chirurgicale sous éther, l'excision d'une tumeur. Une première non reconnue comme telle!

Un certain JACKSON de Boston perdit conscience par hazard quand il inhala des vapeurs d'éther et commença à alors à s'intéresser au phénomène.  Pour l'extraction de dents dans leurs cabinets les deux dentistes américains Horace WELLS et William G. MORTON (1819-1868) utilisaient d'abord le gaz hilarant (1844) avant d'en venir à l'éther (1845/46). Le 16.10.1846 MORTON procéda à la démonstration publique à Boston sur un patient atteint d'une tumeur de la mâchoire, en décembre de la même année le chirurgien londonien Robert LISTON utilisa la première fois en Europe cet éther lors d'une amputation de jambe. 

 

Quel gaz employer? 
Vers 1890 Karl Ludwig SCHLEICH (1859-1922), un chirurgien de Berlin, proposa un mélange de chloroforme, d'éther et de chloréthyl - le mélange étant moins toxique que le chloroforme pur.

 

Louis OMBREDANNE (1871-1956) était chirurgien à Paris, où il fit progresser e.a. la chirurgie pédiatrique en développant des techniques révolutionnaires, p.ex. pour le traitement de l'hypospadie. En améliorant la boule métallique utilisée en 1882 par Robert Hinckley (voir le tableau au Massachusetts General Hospital représentant la fameuse anesthésie à l'éther 1846) il parvint à un instrument permettant un dosage tout à fait judicieux. En 1905 il présenta son instrument, une boule creuse remplie de feutre, munie d'une soupape à curseur:
"Le chirurgien pédiatrique Ombrédanne proposa en 1905 l’usage d’un appareil assurant une meilleure connaissance de la concentration d’éther inhalé. Son appareil étant préalablement rempli avec 60 millilitres d’éther, retenus par une masse de feutre intérieure, était posé par l’intermédiaire d’un masque sur le visage du sujet ! Une valve avec curseur permet de choisir le gaz destiné à la ventilation pulmonaire. Le curseur sur 0, seul l’air ambiant parvient au patient ; plus le curseur est propulsé vers les valeurs élevées et plus le patient expire vers un ballon annexé à l’appareil. Le gaz traverse alors les couches de feutre et s’enrichit d’autant de vapeur d’éther. A 8, le patient réinhale totalement l’air expiré au cycle précédent ! Ce qui veut dire qu’il s’enrichit en gaz carbonique, ce qui stimule sa ventilation, et qu'il s’appauvrit de plus en plus en oxygène, ce qui entraîne cyanose et noirceur du sang dans le champ opératoire et dont le chirurgien va finir, il faut l’espérer, par s’apercevoir ! Paul Bert avait déjà souligné, en 1876, l’importance de l’adjonction d’oxygène pour éviter les dangers d’hypoxie en anesthésie!".


Quel ballon utiliser?
Les premiers ballons étaient faits en vessie de porc, un article courament vendu à l'époque Ce matériel fut plus tard remplaçé par du papier ciré, moins élastique. Notre ballon provient encore du porc ...

www.cas.ca/public/archive_catalog/Brochure.pdf"

 

Notre Ombrédanne fut utilisé d'abord à la Maternité du Pfaffenthal (1876-1936) à Luxembourg, puis à la Maternité Charlotte à partir de 1936. L'appareil, d faction toute simple et robuste, continua à être commercialisé par la firme belge "Manufacture Belge de Gembloux" pendant la deuxième guerre mondiale (Catalogue S. 96).

Rappelons à cette occasion une forme d'appliquation de l'éther abandonnée: l'injection intraveineuse proposée en 1909 par le chirurgien allemand Ludwig BURKHARDT (1872-1922)  (MMW 1909 nr.46, cit. Zbl.Gyn. 1910 nr. 34 p. 1159). On injecta une solution à 5% d'un mélange d'éther et d'NaCl physiologique.

 

Lit.:
J. Plotz, The ether inhaler of Louis Ombredanne. Remarks on his career outside France and his invention, dans: Anaesthesist, 2001 Aug;50(8):605-11.