Aderlass
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Chirurgie


Saignée, lancette (1)

Lanzette 1
Lancettes, vers 1740            .   

 

La saignée était l'une des interventions les plus courantes à l'époque, mais non sans danger - artères, nerfs abîmés. Nous présentons un étui appelé "lancet(t)ier" pour six lancettes – une qui manque. Les lancettes (lame tranchante sur les deux côtés et châsse en écaille) servaient à pratiquer la saignée, du 15 au 19ème siècle, sans que l'instrument évolue de façon notable. Avec une pointe plus affinée elles serviront à vacciner contre la petite-vérole du 18 au 20ème siècle. Un aspect particulier du set exposé – à part qu'il est très mal conservé, est le "Trèfle" dont l'une des lames est frappée. Cette marque était le signe distinctif du coutelier Pierre VIGNERON qui avait son atelier rue des Couteliers à Paris en 1740 "A l'enseigne de l'As de Trèfle". En argot "avoir du trèfle" signifie "avoir de l'argent", ce qui (?) amena Georges de La Tour (1593-1652) à peindre "Le Tricheur à l'As de Trèfle" vers 1634. Non, VIGNERON n'était pas un tricheur, mais bien un des meilleurs couteliers de son épque. De son atelier le Musée Descartes à Paris possède un exfoliatif tripode rarissime dit "d'Ambroise Paré" (daté de 1748), permettant de relever un enfoncement crânien.


"Pour faciliter la sortie (du sang), on donne à tenir le lancettier au malade, afin qu'en le tournant dans sa main, le sang passe plus vite, par le mouvement des muscles, des veines intérieures dans les extrémités" (Sue le jeune, Dictionnaire portatif de chirurgie, ou Tome IIIe du Dictionnaire de santé, Paris 1771, S. 669) - un texte repris de François Moysan "On recommande au malade de tourner le lancettier dans sa main, afin que le mouvement des muscles fasse passer plus vite le sang des veines internes dans les externes" (Dictionnaire de chirurgie contenant la description anatomique des parties du corps humain, Paris 1767, S.456).


L'utilisation par le patient explique la mauvais état de la plupart des lancettiers en bois ou en carton.