Médecine antique


Nécessaire de bains (2)

 

 

La ville de Trèves fut créé par les Romains en 16 av.Chr. sous le nom de Augusta Treverorum. Sous l'empereur Maxime (383-388) nous y trouvons plusieurs bains publics tout à fait imposants:

- les "Barbarathermen", thermes de Barbara,
- les "Kaiserthermen", thermes impériales,
- les Thermen "am Viehmarkt", au marché des bêtes,
dans lesquelles le peuple pouvait s'adonner à son occupation favorite: le dolce far niente!

 

L'hygiène faisait partie, en effet, des occupations journalières - gare à celui qui portait de la crasse sous les ongles ! Elle témoignait de travaux indignes d'un citadin "parvenu". Ce qui explique les nombreux nécessaires trouvés au cours des fouilles, autorisées ou non.

 

Nous présentons un nécessaire complexe trouvé à Trèves, datant très probablement du 4ème siècle apr.Chr., composé de 4 parties retenues par un anneau fixé à une chainette

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Nécessaire de bains (3)

Panonien (Ungarn) Bronze, 2.-3. Jh. n.Chr. 

 

Les Romains détestaient les allures de singe et se rasaient par conséquent du visage au pied. Pour se laver ils utilisaient ce qu'ils appelaient la borite, chimiquement du carbonate de soude K2CO3, qui avait un pouvoir nettoyant similaire à nos savons modernes.

 

L'excès de soude avait un effet assez pénible: il attaquait la peau et décolorait les cheveux. Les Romains devaient donc impérativement enlever tous les restes de borite en appliquant du sable fin ou de l'huile sur la peau - question de prix et de mode. Pour enlever le sable et l'huile ils utilisaient des strigiles en bronze, tel celui que nous présentons.

 

 


Ce strigile de 22x17 cm au manche creux date du 2-4ème siècle apr.Chr. et provient de fouilles privées à Buda(pest) – qui du temps des Romains s'appelait Aquincum – la ville des eaux.

 

 

Lit. :
M. Weber, Antike Badekultur, C.H. Beck Verlag, München 1996.


Kotera-Feyer, Ellen: Die Strigilis. Frankfurt/M., Berlin, Bern, New York, Paris, Wien, 1993. XV, 241 Seiten mit zahlreichen Abbildungen. Europäische Hochschulschriften, Reihe 38: Archäologie Band 43.


E. Künzl, Strigilis, dans: Der Neue Pauly. Enzyklopädie der Antike 11 (Stuttgart/Weimar 2001) Sp. 1055.

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Phiole

"lacrymatoire", Trèves, vers 200 apr.Chr. 

 

Les Romains conservaient leurs médicament tantôt dans des cupules en terre-cuite, comme le "lykion", dans des récipients en étain, ou dans des flacons en verre portant - comme cela reste l'usage, une étiquette en parchemin - une étiquette qui manque toujours et laisse pl'aner le doute sur l'utilisation de ces flacons élégants .. et extrêmement fréquents !

 

Nous présentons un lacrimoire resp. un "balsamarium" trouvé à Trèves. La veuve y conservait les larmes qu'elle avait versé après la mort de son mari, elle y conservait ses parfums, ses huiles fines, et pourquoi pas, ses médicaments liquides, surtout que les médecins recommandaient ce genre de conservation.

 

"Flacon à panse et col évasé. Encore appelé "lacrymatoire", par assimilation erronée au rite des pleureuses professionnelles aux obsèques dans l'antiquité, ce récipient servait à contenir des collyres ou des onguents. L'aspect irisé provient de la dégradation du verre par l'acidité et les pigments minéraux du sol des endroits ou il a été retrouvé lors de fouilles."

 

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Pince pour amputer la luette

 

 

Ce forceps a été développé pour amputer la luette - une intervention décrite par AETIUS au 6ème siècle. 

 

Plusieurs instruments de ce type ont été retrouvés, le plus connu étant celui découvert à Paris en 1880 avenue des Gobelins:

"Trousse de chirurgien, dernier quart du IIIe siècle après J.-C.?, Tôle de bronze et bronze martelés, coulés ou torsadés, laiton (?), argent plaqué, marbre et pierre noire taillés, monnaies frappées
Provenance : Dépôt funéraire (35 objets et 74 monnaies), 180, avenue de Choisy, mise au jour par Eugène Toulouze en 1880.
Ancienne collection Toulouze-Piketty-Taté, achat en vente publique en 1991; Inv.: AM 1071"
.

 

Notre pince, longue de 200 mm, fut achetée à Luxembourg en 1999 après avoir appartenu à un collectionneur anonyme allemand. Est-ce une copie de celle exposée au Musée Carnavalet, je l'ignore. De toute façon, de tous les instruments romains de ma collection, c'est le seul qui réunit deux pièces. 

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Pincette

 

 

Chaque coffret de beauté contenait au moins une pince épilatoire (lat. "tricholabis, vulsella") ! Ce qui fait que ce genre d'instruments court les magasins d'antiquités et qu'on ne peut parler de pince chirurgicale que dans les cas, où l'ensemble de la trouvaille est médical.

 

Les Egyptiens ramenant d'Orient le trachôme avec ses cils pénétrants, cette pathologie peut expliquer une partie des pincettes.

 

Notre pincette, trouvée à Trèves, mesure 81 mm de longueur et 7 mm de largeur.

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Scalpel

Manche de scalpel, vers 100 apr.Chr.

 

 

De tous les instruments chirurgicaux romains le scalpel (lat. scalpellum, scalpellus, scalper, scalprum, culter) est sans doute le plus connu, parce que la modernité de la lame échangeable ne cesse de nous épater. Vous le retrouvez représenté sur une série de monuments antiques, la lame variant d'une spécialité chirurgicale à l'autre: tantôt large, tantôt fine.

 

Les manches (lat. manubrium scalpelli) en bronze sont nettement mieux conservés que les lames en fer, que la rouille a presque toujours détruit sauf le moignon qui rentrait dans le manche. Ce manche, je me répète, étaient à double emploi comme c'est le cas de la plupart des instrument de chirurgie romains: lame d'un côté, queue de loutre à l'autre extrémité servant de râcloir.

 

Notre scalpel trouvé au "Fleischmarkt" à Trèves, est long de 119 mm.

 

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Scalpel (1) 

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 Ce scalpel trouvé sur la côte sud de l'Angleterre a conservé sa lame - fait assez rare,  puisque l'acier est régulièrement victime de la rouille.

 

 

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Scarabée de coeur égyptien

Copie d'un scarabée de coeur ancien 

 

Les parties de l'animal sont au nombre de 14, une base idéale pour en faire un animal à vocation astrologique:

14x1=14 éléments de l'animal 
14x2=28 jours du cycle féminin.

 

Ce qui explique pourquoi les parties du coléoptère furent broyées et triturées pour en faire des médicaments pour femme - un bel exemple de magie égyptienne.

 

 

Le scarabée de coeur, nettement plus grand que l'animal naturel, était placé audessus du coeur de la momie pourqu'il témoigne de la vie vertueuse du défunt face à ses juges célestes.

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Silphium, un contraceptif romain

Monnaie Cyrénaïque, 200-100 av.Chr.

 

 

Le silphium constituait un des produit d'exportation les plus importants de la Cyrénaïque (Lybie orientale) depuis le 6ème siècle av.Chr. Elle ne poussait que là, sur une surface de 30x30x250 lieues, et elle résistait  tous les essais de culture sur d'autres sols.

 

Une espèce de chou dont on appelait "magydaris" les feuilles qui croissaient audessus d'un tubercule aérienne servaient dans les cuisines sous le nom de "laserpicium". Les fleurs jaunes servaient à fabriquer un parfum.

 

 

En incisant la tubercule ou la racine on pouvait récolter une sorte de résine qu'on appelait "opos" - voyez la parenté avec l'opium, qui servait de médicament:

"En médecine, ses usages étaient multiples. Il pouvait détruire les cors, laver les plaies, les piqûres de scorpion, les morsures de chien, il soignait les ulcères, il détruisait les poisons, traitait les hémorroïdes. En usage interne, il était antispasmodique, traitait la goutte, la jaunisse, la toux, les angines, les migraines, ... Il était aussi utilisé comme moyen de contraception".

 

Il est plus que probable que cette contraception provenait de phytoestrogènes.

 

Les médecins recommandaient la plante comme remède contre la toux, les maux de gorge, la fièvre, l'indigestion, les douleurs, les verrues et toutes sortes de maladies. Les usages multiples menaient  à la perte de la plante: le dernier plant fut récolté du temps de l'empereur Néron. Comme "ersatz" on utilisa alors l'ase fétide (Ferula assa-foetida).

 

Les monnaies frappées à l'effigie de la plante reflètent son importance économique pour la Cyrénaïque. Nous présentons une médaille en bronze de  14 mm de diamètre, d'un poids de 3.1 g , qui daterait du temps du royaume indépendant - du temps de l'occupation romaine le portrait de l'empereur décorait obligatoirement le côté avers - une médaille très mal conservée provenant d'une collection privée à Issaquah, Washington District, USA.

 

Lit.:

André Laronde, Le silphium sur les monnaies de Cyrène, in Bacchielli, Lidiano and Margherita Bonanno Aravantinos (ed.) Scritti di Antichità in memoria di Sandro Stucchi vol. I, Studi Miscellanei . 29. Roma (1996), pp. 157-168, illus.

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Sonde-cuiller 1

 

 

 

La sonde-cuiller (lat.: cyathiscomela) est un instrument polyvalent qui n'était pas exclusivement utilisé par les médecins qui s'en servaient pour mixer ou peser des médicaments, pour nettoyer des plaies ou pour râcler des fistules. Les belles de l'époque les utilisaient pour mélanger et appliquer les fards cosmétiques. Vous dire que ces instruments comptent parmi les trouvailles les plus usuelles ...

 

Le lieu de trouvaille de la sonde exposée est inconnu. Longueur  totale 114 mm, longueur de la feuille 43 mm, largeur maximale 14 mm.

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Sonde-cuiller (2)

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 Un instrument romain réunissait plusieurs fonctions en général - tel cet instrument qui est sonde à gauche et cuiller à droite.

 

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Spatule

 

 

La spatule (lat. spathomela) est un de ces instruments utilisés et dans le secteur médical et dans le secteur de la cosmétique, ce qui explique la fréquence avec laquelle il se retrouve dans le commerce des antiquités.

 

La spatule présentée a ceci de particulier, que la lame est plate d'un côté et munie d'une arête de l'autre - ce qui augmente la stabilité de l'instrument: étalement de crèmes épaisses etc.

 

Longueur totale 143 mm, dimensions de la lame 64x12 mm. Le manche est heptagonal sur une longueur de  57 mm, le reste à diamètre oval.